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Picasso va le bouleverser, ouvrant à jamais son âme à la nou- veauté, arrachant ses dernières barrières visuelles et artistiques en lui donnant l’impression de « mâcher du verre pilé », Chtchoukine plonge et va consommer son art à la folie.
Sa passion devient encore plus dévorante dès 1905, lors de la mort de sa femme et du suicide de deux de ses fils.
Ces drames personnels le conduisent à s’immerger totalement dans sa collection avec une fièvre acheteuse compulsive. Réfugié en Allemagne en 1918, il doit abandonner son palais tant aimé es- pérant secrètement le voir se transformer un jour en musée et c’est en France qu’il terminera sa vie et trouvera sa dernière demeure.
L’exposition est étourdissante d’émotions. Elle laisse place aux œuvres françaises aux signatures internationalement célèbres au côté de trente œuvres d’artistes majeurs de l’avant-garde russe.
Le XXIème siècle n’aurait pu exister sans l’art et la passion de tels précurseurs.Ce magnifique hommage démontre et prouve la valeur d’un tel héritage.
Pablo Picasso
Trois femmes, [automne 1907 ou printemps1908]-automne 1908 Huile sur toile
200 × 178 cm
Musée d’État de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg
© Succession Picasso 2016
Photo © Saint-Pétersbourg, Musée d’État de l’Ermitage, 2016
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