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En 1884, à Paris, il rencontre George Seurat mais ce n’est qu’en 1891, à sa mort, qu’il rejoint le mouvement des « néos » adoptant la technique de la division des couleurs. Dès ce moment, il s’installe dans le Midi et se met à échanger une riche correspondance avec ses amis Paul Signac, Maximilien Luce, Charles Angrand et Théo Van Rysselberghe.
Ils le tiennent régulièrement informé des événements artistiques et lui adressent des ouvrages et des catalogues d’expositions.
Signac s’installe à son tour dans le sud et, dès 1892, c’est ensemble qu’ils font évoluer la technique de Seurat s’attachant plus à l’étude de la couleur qu’à celle de la lumière.
Dès 1895, ils renoncent d’ailleurs aux petits points pour privilégier les touches plus larges avec des couleurs contrastées de plus en plus fortes.
Cross aime à célébrer l’harmonie bucolique de l’homme et d’une nature exubérante en un vitalisme très nietzschéen.
Son succès international, à cette époque, lui fera rencontrer dans sa retraite de Saint-Clair les futurs fauves, Henri Matisse et Henri Man- guin avec lesquels il noue des liens d’amitié. Considéré aux côtés de Paul Signac comme un des pères de la modernité, ses œuvres de nos jours sont très plébiscitées par les collectionneurs étrangers surtout en Allemagne mais aussi en Belgique et en Hollande.
Cross ne s’est jamais lassé de la pureté des teintes des plages désertes. Fasciné par l’élégance des pins sortant du sable
face aux délices des rivages en demi-lune ,
ces décors enchanteurs ont nourri son art en un bonheur rêvé.