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La force incroyable de Léonard de Vinci réside bien sûr en son immense talent et sa sublime intelligence, mais elle va encore plus loin. Il avait compris la relation éternelle entre l’infiniment petit et l’infiniment grand.
Quand il peignait une feuille, il la faisait vibrer telle une étoile perdue au fin fond de la galaxie. Il cherchait le secret du vivant dans ses études si poussées et il avait par son art mis à jour l’essence de l’âme.
Ses œuvres fascinent à toutes les époques car elles ont su capturer le sens de l’éternel. Elles respirent l’invisible au-delà de leur matière figée dans le temps.
Chacun des visages peints par Léonard de Vinci n’est jamais tout à fait le même et pourtant il n’est jamais différent. Ses regards, ses sourires légers, ses gestes enveloppés dans la chair palpable de leurs vêtements dépeignent la grande lignée de l’humanité dans sa profonde divinité.
Quand Léonard dessine un arbre à la sanguine, il plonge son stylet au sang même de la source primordiale, le bruissement de ses feuilles chante l’origine du monde sans fin ni commencement. Léonard de Vinci avait cette perception au-delà du visible, ce souffle que rien n’épuise dans son immensité.
Sa peinture est plus qu’inspirée, elle est. Il a su par son art maîtriser les techniques pour mieux les dépasser.
Son œuvre, même si elle se compose de portraits, de visages et de corps empruntés à la religion catholique, a su dépasser le stade de l’icône humanisée pour arriver à une pure spiritualité.
Léonard de Vinci, Portrait d’une dame de la cour de Milan, dit à tort La Belle Ferronnière, vers1490-1497. Huile sur bois (noyer). H. 63,5 ; L. 44,5 cm.
Paris, musée du Louvre, département des
Peintures, inv. 778 © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado