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L’effervescence artistique règne dans la Florence des Médicis.
Les échanges de techniques entre les ateliers permettent à Botticelli de progresser dans tous les domaines donnant naissance en 1480 à sa célèbre « Madone au Livre ».
Dès 1469, il recueille le fils de son ancien maître Filippo Lippi (1457 – 1504) et Filippino prend rapidement une place de premier plan au sein de l’atelier de Botticelli, ainsi qu’en témoignent les œuvres qu’ils réalisent ensemble. Ils vont d’ailleurs entretenir ce dialogue artistique tout au long de leur carrière.
Toutes les pièces provenant de l’atelier sont le fruit d’une collaboration active ce qui n’empêche pas le fait de les attribuer à Botticelli.
Botticelli porte intérêt à toutes les techniques de son temps et sa formation d’orfèvre lui permet d’exécuter des plans et des dessins qui sont ensuite reproduits en tapisseries, en broderies ou en marqueterie. L’image de Minerve, déesse de la sagesse, de la guerre et des arts, chère au Médicis, est ainsi déclinée par Botticelli sur de nombreux supports avec une inventivité sans cesse renouvelée.
Les Médicis apprécient le style unique de Botticelli qui réalise le portrait du jeune Julien de Médicis assassiné en 1478 ainsi que celui de sa maîtresse, la belle Simonetta, qui incarne la beauté absolue et dont Botticelli fera son éternelle Vénus. Il demandera même à être enterré à ses pieds car elle disparaîtra emportée par la maladie à seulement vingt- trois ans. Botticelli continuera à donner ses traits à la déesse de l’amour jusqu’à la fin de ses propres jours.
Alessandro Filipepi dit Botticelli (vers 1445 – 1510),
Portrait de Julien de Médicis, vers 1478–1480,
tempera et huile sur bois, 59,5 × 39,3 cm,
Bergame, Accademia Carrara © Fondazione Accademia Carrara, Bergamo


































































































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