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Le 3 mai 1883 Monet achète sa maison et plus encore son jardin, son paradis, Giverny.
Après les temps difficiles qui l’ont conduit jusqu’à l’envie de se noyer, Monet trouve en ce lieu le port d’attache qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort, le 5 décembre 1926. Il s’éteindra dans les bras de son vieil et fidèle ami George Clémenceau. Clémenceau arrachera le voile noir du cercueil du peintre de la lumière pour le remplacer par une nappe fleurie avant qu’il ne soit enterré dans la glaise des paysans qu’il aimait tant. Monet avait l’élégance de l’apparence et de l’âme. Il avait le culte de l’amitié partagée autour de mets délicats. Clémenceau fera installer à l’Orangerie son testament pictural, les « Décors », ces extraordinaires nénuphars en taille gigantesque. Monet les avait peints à sa sortie de la nuit, après trois interventions douloureuses de la cataracte qui l’avait rendu presque aveugle.