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Jean-Marie Bartoli, après de courtes études d’art en peinture et en sculpture
qu’il préfère abréger car elles ne correspondent pas à son farouche besoin de liberté, décide de s’enfermer chez lui, en Corse, à 24 ans pour peindre. Il ressentait profondément que sa création ne pouvait passer que par une intense et solitaire introspection. Perpétuellement insatisfait de ses œuvres il ne les expose que très, trop peu. Pour lui, l’art est un acte de construction de son essence et non une course effrénée pour la gloire et la parade sociale. Il s’agit d’une réelle prise de conscience dont on peut lire la profondeur troublante au cœur de ses toiles. Les années 90 sont marquées par sa rencontre avec l’Orient et notamment l’Inde avec la lecture d’un historien d’art depuis longtemps disparu, Ananda Coomaraswamy. Il retrouve dans ses écrits les grands principes éternels de la nature vivante appelée Terre-Mère dont la matière est la manifestation physique, ce qui implique que la matière est vivante et a son propre langage. La mission terrestre de l’artiste est de le comprendre pour le retransmettre à ses semblables.
Une phrase clé change à tout jamais sa conception de l’art :
« le secret de l’art réside dans l’oubli du moi ».
Ces mots magiques ont parlé directement à sa conscience, déjà tellement assoiffée de liberté et de l’expression sans concessions de son aventure intérieure. Pour lui loin de la critique ou de la glorification, loin de la morale et de l’histoire « c’est la réalité qui doit être remise en question en priorité, même si l’on doit y perdre un peu sa lucidité. Une œuvre d’art réussie doit poser cette question: le monde qui s’offre à notre conscience est-il vraiment tel que nous le croyons? »