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Pour Sainte Anne, comme pour Marie et l’enfant Jésus, le maître a fait de nombreux croquis d’hommes, de femmes, de bébés. Pour trouver le geste juste et en immortaliser le mouvement il a ainsi dessiné des bras de jeunes hommes avant de les féminiser pour obtenir le bras de la Vierge. Dans sa première version de son œuvre « Sainte Anne, la Vierge et l’Enfant Jésus bénissant Saint Jean-Baptiste » dit « Carton de Burlington House » et datant de 1500, le buste et l’épaule de Marie sont clairement masculins, même si le visage de la Vierge est empreint d’une grâce rayonnante d’une féminine douceur.
Saint Jean Baptiste. Vers 1508-1519 ? département des Peintures, INV. 775© 2009 Musée du Louvre / Angèle Dequier
La ressemblance entre Sainte Anne et sa fille est troublante à l’extrême, comme deux visages d’un seul corps androgyne, l’un contemplant l’autre dans un sourire énigmatique et angélique en lui montrant du doigt le ciel.
C’est le même geste que l’on retrouve chez son Jean-Baptiste à l’opulente
chevelure ondulée, à l’attitude gracieuse et au regard si profond qu’en s’y plongeant on croit voir celui du peintre. Ils ont tous ce même visage sur lequel flotte irréel, imperturbable ce sourire que l’on retrouve dans sa très célèbre Joconde qui a donné lieu à tant de spéculations sur le genre de son modèle. Masculin, féminin… l’incarnation va plus loin.