references
Le voyage commence dans l’espace-temps et les carnets bleus rapportés de Tokyo s’ouvrent sur des mondes infinis. Les formes dansent, tel Michaël Denard dans l’Oiseau de Feu. Son mentor, le décorateur-costumier Louis Bercut, est là, au-dessus de son épaule. Il contemple l’œuvre accomplie par son élève qui, venu de sa Province pour découvrir le berceau international de la culture parisienne, s’exerce à ses côtés dès l’aube Place des Vosges. Bruno Moinard court après des perspectives parfaites pour reproduire la grâce de la courbe d’une arcade suspendue en son vol.
Il n’a jamais cessé.
Quand ses anges l’éloignent de Paris, c’est pour lui faire découvrir l’univers des « Frères Trois Gros » à Roanne. Et pour son retour, ils lui font rencontrer Andrée Putman à ses débuts. Une nuit passée à déchiffrer l’espace de l’agence au sol d’asphalte noir et au mur blanc de la verrière de la Rue Pavée, pour se dire au petit matin que tout est raté et découvrir qu’il est engagé dans la première étape de sa vie. Il rentre alors dans l’intimité des plus grands pour dessiner les demeures de leurs cœurs et les maisons de leurs talents. Saint Laurent, Bergé, Sagan, Warhol, Alaïa, Goude, Castelbajac, Lagerfeld… La liste impressionne par son dessin de la fresque de l’histoire internationale de la fin du XXème au début du XXIème siècle.
Bruno Moinard vit le quotidien de l’extraordinaire. Il en a la conscience. Pour lui « il faut écouter les êtres pour leur rendre le cadeau qu’ils vous font en venant vous voir ». Avec lui le paquet est si beau qu’on encadre le papier ! La bénédiction de cette chance a été sa protection.
Quand l’heure sombre de la séparation est venue avec Putman, il a remporté le concours du Concorde qui lui a permis de voler de ses propres ailes.
Bruno Moinard Banque Julius Baer - Zurich