references
Les anges n’ont, selon les dires, pas de sexe et pourtant ils font l’amour mieux que personne.
Leonardo da Vinci semblait être hanté par un ange dont il cherchait à retrouver l’éternelle beauté.
Et pourtant il sait que rien ne peut se figer, lui qui recherche le mouvement jusque dans les teintes subtiles de ses pigments. Il n’a comme beaucoup de grands artistes pu mener son œuvre à son terme mais toute créativité est une symphonie qui ne peut s’achever puisqu’elle contient en elle la trame de l’éternité, cette fluidité immense et infinie d’un devenir de tous les « à venir ». Intelligence extrême, visionnaire extra-ordinaire, il le savait puisque dans l’âme palpitante de son œuvre il a initié le concept du « non finito » (inachevé en italien). Il mourut en 1519 sans terminer le travail sur cette toile qui continua à être copiée par ses élèves, d’autres artistes et à se faire analyser par les experts de tous horizons. Freud fut ainsi captivé par la fascination du Maître pour cette genèse de la Mère éternelle et de l’Enfant Divin. Ses chefs-d’œuvre conservent pourtant intacte cette part de merveilleux, de secret du non révélé, du sacré. Ils rayonnent à jamais et nous montrent tel le doigt de l’ange dans la « Vierge au Rocher », de Jean-Baptiste ou de Sainte Anne dans la première version du tableau de la Trinité, le chemin de notre éternité.
La splendeur de cette toile hors du temps nous touche depuis le XVIème siècle dans la douce acceptation, la parfaite innocence dans la connaissance du Christ enlaçant avec un sourire rayonnant l’agneau qu’il doit être, prêt à se sacrifier pour que nous puissions exister sous le regard aimant de sa Mère qui le laisse libre de vivre sa destinée.
www.louvre.fr/